Il y a maintenant un an, Emmanuel Macron montait sur la scène installée au Louvre pour prononcer un discours spécial : celui de sa victoire aux urnes pour l’élection présidentielle, qui l’opposait alors à Marine Le Pen, candidate du Front national. Plus jeune président de l’histoire à 39 ans, Macron n’a pas cessé de défrayer la chronique par son aspect « inattendu » : ne se définissant ni de « droite » ni de « gauche », celui-ci a tenté de rassembler les électeurs en se présentant comme une figure nouvelle dans un paysage politique alors en vase clos. Mais s’il est désormais connu de tous comme le président de la France, comment est-il arrivé jusqu’ici ? Retour sur le parcours de ce personnage « jupitérien » afin de comprendre cette personnalité qui modèle aujourd’hui la politique en France.
Des études sous le signe de l’excellence
Né à Amiens d’un père chercheur en neurologie au CHU et d’une mère pédiatre, Emmanuel Macron grandit dans le quartier aisé de Henriville. Il y passe une enfance et une adolescence tranquille. Ses proches se souviennent surtout d’un élève appliqué et mature, dont les résultats en lettres témoignent d’un véritable amour des mots. C’est également à cette période qu’il rencontre Brigitte Macron, alors professeure de théâtre. Il continue par la suite ses études à Paris, où il obtient un bac S, puis suit une classe préparatoire littéraire Hypokhâgne et Khâgne. Il tente par la suite d’entrer à l’école normale supérieure, mais échoue et rebondit en obtenant un DEA en philosophie politique à l’université de Nanterre. Enfin, Emmanuel Macron rentre à l’ENA (l’école nationale d’administration) en 2002 pour deux ans, au sein de la promotion Léopold Sédar Senghor. C’est son entrée dans cette école qui forme les élites françaises qui marquera le début de sa carrière politique.
Des débuts dans la finance et un passage dans le privé
À sa sortie de L’ENA, Emmanuel Macron intègre l’inspection générale des finances, un organisme prestigieux et central, ce qui lui permettra de faire de nombreuses rencontres, notamment celle de Jean-Pierre Jouyet, chef inspecteur des finances qui prend le jeune homme sous son aile. Personnage important à l’influence notable, Jean-Pierre Jouyet a travaillé auprès de divers gouvernements de gauche comme de droite, et fait profiter à Emmanuel Macron de son large réseau tout en le formant. Il l’envoie par la suite au sein de la « commission Attali », un organisme réunissant de nombreux chefs d’entreprises et économistes afin de fournir des recommandations pour relancer la croissance économique de la France. En tant que rapporteur, il s’y fait de nombreuses connaissances et se créer un un solide réseau dans la place financière française. Serge Weinberg, homme d’affaires français influent, fait partie de ces connaissances et amène le futur président de la République à faire un crochet par le domaine du privé, au sein de la banque Rotschild &Cie. Ce passage de quatre ans, illustré notamment par la signature d’un rachat de Pfizer par Nestlé, lui rapportera près de 3 millions d’euros.
Retour à la politique : de ministre à président
Après ce passage dans le privé, Emmanuel Macron retourne à la fonction publique en 2012. Il est alors nommé secrétaire général adjoint à l’Élysée. Celui-ci va conseiller François Hollande sur de nombreuses mesures économiques qu’il aide à façonner : parmi celles-ci, on retrouve le CICE : le crédit d’impôt pour la compétitivité et le pacte de responsabilité. Il accompagne également le président lors de nombreuses négociations européennes. Puis dans le cadre d’une refonte du gouvernement, celui-ci est propulsé ministre de l’Économie. Son passage à Bercy sera surtout remarqué pour son projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, plus connue sous le nom de « loi Macron ». Celle-ci fera grandement débat au sein de l’opinion publique et finira par être passée« de force » aux moyens de l’article 49.3 de la constitution. Alors qu’il est encore ministre de l’Économie, il lance par la suite son propre mouvement politique « En Marche ! », avant de démissionner du gouvernement et de se présenter officiellement comme candidat aux élections présidentielles. Il sera par la suite élu au suffrage universel le 7 mai 2017.
Emmanuel Macron, malgré une présence relativement nouvelle sur la scène politique médiatique, est pourtant loin d’être un nouveau venu. Il a tissé de nombreux liens et un réseau de relations puissantes tout au long de sa carrière, tant au sein du secteur privé que du secteur public, qui a été par la suite autant de leviers qui lui ont permis d’accéder à la victoire en 2017.
Source vidéo : chaîne France Bleu