Le 15 septembre dernier à Washington, un accord de paix et de normalisation historique fût signé entre Israël, les Emirates Arabes Unis et le Bahreïn. Annoncée un mois auparavant, cette normalisation diplomatique présente des enjeux économiques et politiques énormes. Le point sur le sujet avec Boris Lefebvre.
Un flux commercial d’une valeur d’un milliard de dollars
Selon la chaîne télévisée israélienne 13, les échanges commerciaux entre les Emirats Arabes Unis et Israël sont d’une valeur d’un milliard de dollars. En effet, les relations bilatérales entre les deux pays, tant sur le plan économique que diplomatique, avaient repris bien avant le 15 septembre 2020. L’accord de Washington n’étant qu’une autre pierre à l’édifice de la paix dans la région embrasée par le conflit Israélo-Palestinien. Dans cette même perspective, nous apprenons que le 21 septembre 2020, la deuxième plus grande banque émiratie NBD a signé un partenariat avec son homologue israélienne Hapoalim. De plus, et pour la première fois depuis des décennies, un vol commercial direct a pu relier l’aéroport de Telaviv David Ben Gourion à celui d’Abou Dhabi. Pour arriver à destination, l’avion en question a traversé l’espace aérien saoudien, dans ce qui fût considéré comme un fait historique !
Une collaboration économique à grande échelle
L’accord entre l’Etat Hébreu, les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn, va avoir des répercussions économiques très importantes, notamment dans des secteurs vitaux comme la santé. Des contacts ont déjà étés établis à ce niveau et le domaine militaire lui aussi va profiter de cette dynamique. En effet, l’accord signé permet aux Etats-Unis de vendre des avions de chasse F-35 et des drones aux Emirats, selon un article publié sur le quotidien israélien Yediot Aharonot.
Vers une paix durable au Proche-Orient ?
Entendant faire régner une paix durable dans le Proche-Orient, les Etats-Unis ont affirmés que d’autres pays arabo-musulmans vont se joindre à l’accord historique de Washington. Oman, le Soudan et le Tchad ont déjà lancé des négociations informelles à ce niveau.
Dans d’autres pays arabes, la situation est un peu moins encourageante. La signature de l’accord de Washington a en effet déclenché plusieurs manifestations et campagnes d’indignation sur les réseaux sociaux, dénonçant les tentatives de normalisation.
La réaction de l’autorité palestinienne n’a pas tardé à tomber également. Le porte-parole du Président palestinien Mahmoud Abbas, Nabil Abu Rudeineh a clairement dénoncé l’accord. Selon lui, les dirigeants de l’Etat palestinien rejettent formellement l’accord Arabo-Israélien. Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine, a déclaré quant à elle que le traité de paix signé à la Maison Blanche équivaut à une trahison par des amis. De son côté, le ministre d’Etat des affaires étrangères Emirati Anwar Gargash a défendu l’accord, le qualifiant de « réaliste » et « nécessaire ».
Il se dit optimiste quant à l’issue de cette initiative, car il estime qu’elle va permettre de donner à Israël et la Palestine un nouvel élan de paix. En outre, elle va limiter l’annexion de d’autres terres palestiniennes.