Alors que l’hiver approche, plus de 3,5 millions de ménages français se retrouvent dans une situation où le froid devient un adversaire quotidien. Ce chiffre illustre un constat alarmant : la précarité énergétique est un phénomène qui touche de plus en plus de ménages en France. Derrière ce terme technique se cachent des réalités humaines poignantes, des histoires de familles et d’individus qui luttent chaque jour pour maintenir une température décente dans leur logement. Quels sont les recours possibles pour contrer cette problématique ? Quelles politiques sont mises en œuvre pour sortir de cet état de fait ? Notre point sur le sujet.
Précarité énergétique : des réalités frappantes !
Derrière les statistiques alarmantes de la précarité énergétique se cachent des histoires poignantes de personnes qui luttent quotidiennement contre le froid. Le premier exemple est celui d’Elodie, qui est une mère célibataire. Malgré ses efforts, celle-ci se retrouve souvent à attendre sa facture d’électricité avec anxiété. En raison de son arrêt maladie prolongé et de sa dépendance aux indemnités journalières, chaque euro compte pour elle. Elle a donc développé diverses stratégies pour économiser l’énergie, comme faire la vaisselle à l’eau froide ou consommer des légumes crus. De surcroît, elle a recours à des boudins de porte pour bloquer les courants d’air et n’allume la chaudière que pour la douche. Ces astuces, bien que créatives, soulignent la gravité de sa situation.
Le cas de Tom, qui est un étudiant en architecture, présente plusieurs similarités avec celui d’Elodie. Résidant dans un studio mal isolé, celui-ci est constamment confronté aux défis de la précarité énergétique. Les fenêtres en simple vitrage et les radiateurs vétustes de son logement ne font qu’aggraver la situation. Pour économiser l’énergie, Tom a adopté des comportements comme se chauffer près des plaques de cuisson ou recharger ses appareils électroniques à l’école. Ces histoires mettent en lumière la réalité quotidienne de millions de Français.
Malgré l’inconfort glacial de son studio parisien, Tom a appris à accepter sa situation avec une certaine résilience. Chaque matin, le froid mordant de son logement rend son réveil plus difficile, le privant de démarrer la journée dans des conditions optimales. Pourtant, il ne se plaint pas. Actuellement en quête d’un nouveau logement, il est confronté à la dure réalité du marché immobilier parisien : des loyers exorbitants, des distances conséquentes par rapport à son école ou des espaces encore plus restreints. « C’est le jeu quand on vit à Paris », confie-t-il avec une pointe de fatalisme. Pour lui, endurer le froid est presque devenu une norme, bien qu’il reconnaisse que cela ne devrait pas être le cas. Malgré tout, il garde espoir, se rassurant par le fait que cette situation n’est que temporaire.
Des dispositifs d’aides non-exploités
Bien que le gouvernement ait mis en place plusieurs dispositifs d’aide pour soutenir les foyers précaires face aux coûts énergétiques croissants, une grande partie de la population demeure dans l’ignorance de ces mesures. Selon une étude récente de l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore) basé à Grenoble, 38 % des foyers interrogés n’ont pas connaissance des aides disponibles pour réduire leurs factures d’énergie. Plus alarmant encore, près de 80 % des répondants ignorent l’existence d’aides financières dédiées à la rénovation thermique.
Pour bien des locataires, le seul recours possible est de demander aux propriétaires de rénover leurs logements.
D’ailleurs, étant conscient de la précarité énergétique de son studio, Tom a pris l’initiative de discuter de la situation avec ses propriétaires, un couple d’octogénaires vivant juste en dessous de lui. Cependant, ses tentatives de dialogue n’ont pas abouti à une solution concrète. Les propriétaires, bien que compréhensifs, lui ont fait part de leurs propres difficultés financières, soulignant leur incapacité à entreprendre des travaux de rénovation. Ils se trouvent dans une situation délicate : leurs ressources ne sont pas assez limitées pour prétendre aux aides de l’État destinées à la rénovation, mais pas suffisantes non plus pour financer de tels travaux de leur propre poche.
Face à cette réalité, Tom a choisi de ne pas insister, faisant preuve d’empathie envers la situation de ses aînés. Cette situation met en lumière les complexités et les zones grises du système d’aides, où certains se retrouvent coincés entre deux chaises, incapables de bénéficier du soutien nécessaire.
Comment faire face à la précarité énergétique ?
Alors que la France s’apprête à voir le nombre de ses citoyens en situation de précarité énergétique augmenter durant les prochaines années, en raison notamment de la montée des coûts de l’électricité et du gaz, des mesures ont été mises en place pour atténuer cette crise.
Conscient de l’urgence de la situation, le gouvernement a dédié une page entière de son site web aux diverses aides et crédits d’impôts destinés à améliorer l’isolation des logements. Ces mesures visent à réduire les factures de chauffage des ménages, offrant ainsi un soulagement bienvenu. Parmi ces aides, certaines ont été spécifiquement mises en avant.
Il faut noter que les ménages en difficulté peuvent combiner plusieurs de ces aides pour maximiser leur soutien. L’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) a d’ailleurs élaboré en 2020 un tableau synthétisant tous les dispositifs cumulables, offrant ainsi une vue d’ensemble des ressources disponibles.
Pour ceux qui cherchent à approfondir leurs connaissances et à comprendre l’ensemble des initiatives en place, le média le RAPPEL a publié en 2020 un guide exhaustif. Ce document regroupe toutes les mesures françaises visant à aider les ménages à surmonter la précarité énergétique, offrant ainsi une ressource précieuse pour ceux qui cherchent à naviguer dans ce paysage complexe.
Lutter contre la précarité énergétique : guide des mesures à adopter chez soi
Vous l’aurez compris : la précarité énergétique est un défi majeur pour de nombreux ménages ainsi que pour les gouvernants, mais heureusement, il existe des mesures concrètes que chacun peut adopter chez soi pour réduire sa consommation d’énergie et, par conséquent, ses factures. Que vous soyez propriétaire ou locataire d’un logement, ces mesures vous apporteront une aide significative :
Optimisation de l’isolation
L’isolation est l’une des clés pour conserver la chaleur à l’intérieur de son logement. En investissant dans une bonne isolation des murs, du toit et des sols, vous êtes en mesure de réduire considérablement les besoins en chauffage. De plus, l’installation de double vitrage ou de fenêtres à haute performance énergétique contribue aussi à minimiser les pertes de chaleur.
Astuces comportementales
Vous êtes étudiant ? Votre budget est remarquablement restreint ? Voici quelques réflexes à adopter pour réduire votre charge (et de facto votre facture) énergétique :
- Gestion du thermostat : baissez le thermostat d’un ou deux degrés. Cette simple action entraîne une réduction significative de la consommation d’énergie sans compromettre le confort.
- Fermeture des volets la nuit : cela permet de conserver la chaleur à l’intérieur et de protéger le logement du froid extérieur.
- Débrancher les appareils non utilisés : même en veille, les appareils électriques consomment de l’énergie. Il est donc recommandé de les débrancher lorsqu’ils ne sont pas utilisés.
Investir dans des équipements écoénergétiques
L’achat d’appareils électroménagers à faible consommation d’énergie, comme des réfrigérateurs, des machines à laver, des poêles à bois basse consommation ultra performants(comme ceux proposés par cette entreprise) ou des chauffe-eau, représente un investissement initial, mais il permet des économies d’énergie substantielles sur le long terme.
Utilisation de sources d’énergie renouvelable
L’installation de panneaux solaires ou de petites éoliennes domestiques aide à réduire la dépendance aux fournisseurs d’énergie traditionnels. Bien que cela nécessite un investissement initial, les économies réalisées sur les factures d’énergie rendent ces options rentables sur le long terme.
Sensibilisation et éducation
Il faut se tenir informé des meilleures pratiques en matière d’économie d’énergie et de partager ces connaissances avec les membres de la famille et les amis. Participer à des ateliers ou des séminaires sur l’efficacité énergétique fournit aussi des outils et des ressources précieuses pour combattre la précarité énergétique.
Adopter une consommation responsable
La manière dont nous consommons au quotidien impacte considérablement notre consommation énergétique. Opter pour des produits locaux, réduire sa consommation de viande, ou encore privilégier les produits écoresponsables sont autant d’actions qui, bien que ne semblant pas directement liées à l’énergie, contribuent à une consommation globale plus respectueuse de l’environnement et moins énergivore.
Mise en place d’un système de récupération d’eau
L’eau chaude représente une part importante de notre consommation énergétique. En installant un système de récupération d’eau de pluie pour les toilettes, l’arrosage des plantes ou le lavage des sols, on réduit la quantité d’eau du réseau nécessaire, et donc la quantité d’eau à chauffer. Cela permet non seulement de faire des économies sur sa facture d’eau, mais aussi d’énergie.
Sensibilisation aux aides disponibles
Enfin, dîtes-vous bien qu’il faut se renseigner sur les différentes aides financières et programmes d’assistance disponibles pour les ménages en situation de précarité énergétique. Ces aides couvrent une partie des coûts liés à la rénovation énergétique, à l’achat d’équipements écoénergétiques ou à la mise en place de systèmes d’énergie renouvelable. En étant informé et en faisant appel à ces programmes, vous améliorez l’efficacité énergétique de votre logement sans supporter l’intégralité des coûts.