Homme politique français, ancien député PS de Loire-Atlantique, Dominique Raimbourg est né le 28 avril 1950 à Boulogne-Billancourt. Avocat de profession, il a été le rapporteur de la loi sur « la prévention de la récidive et l’individualisation des peines ». Dominique Raimbourg manie aussi la plume à ses heures perdues. Il est notamment le co-auteur d’un livre paru aux éditions Economica en 2015, « Prison : le choix de la raison », avec Stéphane Jacquot. Retour sur sa vie et son parcours.
Une formation d’avocat
Dominique Raimbourg est le fils de Jeanne Lefrique et de l’acteur et chanteur André Raimbourg, plus connu sous le nom de Bourvil. Après avoir obtenu son baccalauréat au lycée Janson-de-Sailly, Dominique Raimbourg opte pour des études de droit à l’université Paris-Nanterre et à l’université Panthéoon-Sorbonne. A sa sortie d’école, il exerce en tant que pénaliste au barreau de Nantes.
La carrière politique de Dominique Raimbourg
Jeune, Dominique Raimbourg devient membre de l’Alliance marxiste révolutionnaire. On est au début des années 1970. En 1976, il devient membre du Parti communiste français, avant de rejoindre les rangs du Parti socialiste en 1981. Sa carrière politique prend son envol en 1989, année à laquelle il est élu au conseil municipal de Nantes : adjoint au maire, délégué à la sécurité et à la tranquillité publiques, délégué du quartier Nantes Sud et conseiller communautaire de Nantes Métropole.
Dominique Raimbourg, député PS de Loire-Atlantique
Avec l’entrée de Jacques Floch dans le gouvernement Lionel Jospin (4 septembre 2001) en qualité de secrétaire d’Etat aux anciens combattants, Dominique Raimbourg remplace le député socialiste de la 4e circonscription de la Loire-Atlantique à l’Assemblée nationale. C’est le début de l’envol. En 2007, il est désigné par les militants candidat du Parti socialiste pour les législatives. Il remporte les élections haut la main, avec 65% des suffrages. Dominique Raimbourg est élu député de la 4e circonscription de la Loire-Atlantique.
L’engagement politique
Homme politique engagé et fortement impliqué à l’Assemblée nationale, Dominique Raimbourg prend part au groupe SRC, en plus d’être membre de la commission des lois. C’est à ce titre qu’il participe à de nombreux travaux parlementaires, notamment sur les projets de lois « réforme des institutions », « rétention de sûreté » et « peines planchers », entre autres. Avocat de profession, il est particulièrement actif sur les sujets liés au droit. Il est ainsi membre du groupe d’étude parlementaire sur les prisons et la condition carcérale, un groupe qui assure une fonction de veille sur les conditions de détention via des visites d’établissements et des auditions.
Dominique Raimbourg est désigné par la suite par les députés socialistes pour qu’ils les représentent à la commission de travail sur la réforme de l’ordonnance de 1945. Au terme de la mission de la commission, il écrit une tribune dans Le Monde qui participe d’une approche renouvelée, plus à gauche, de la question. Dans la lignée de sa tribune, il crée un groupe de travail, en partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès, autour de la thématique de la délinquance et l’enfance et de l’enfance en danger. Un travail de fond qui aboutit à une publication en 2011.
Rapporteur de la réforme pénale (2014)
Dominique Raimbourg est le rapporteur de la réforme pénale proposée par Christiane Taubira, alors ministre de la Justice. Tout l’objet de la réforme est de permettre de remplacer les peines d’emprisonnement par des peines alternatives, dans le cas des délits passibles de moins de 5 ans de prison. On est en 2014. Deux ans plus tard, en 2016, Dominique Raimbourg préside la commission des lois. Il est aussi rapporteur de la réforme constitutionnelle portant sur la « protection de la Nation ». En 2017, il est nommé responsable thématique « sécurité » de la campagne présidentielle de Benoît Hamon, après la victoire de celui-ci à la primaire citoyenne.
La mémoire du père
Nous vous le disions, Dominique Raimbourg est le fils du célèbre acteur et chanteur français Bourvil, de son vrai nom André Raimbourg. Bourvil est un artiste qui a véritablement marqué sa génération, et la culture française populaire plus globalement, notamment avec des grands classiques comme La Grande vadrouille ou Le Coniaud, des films qu’on continue d’apprécier aujourd’hui.
Décédé il y a plus de 50 ans, André Raimbourg était aussi, et surtout, un père de famille. On l’oublie souvent. Qui se cachait derrière le personnage public de Bourvil ? Sur une note plus personnelle, Dominique Raimbourg évoque le souvenir d’un père qui veille à inculquer le goût du travail et le respect des autres : « C’était un père comme les autres. C’est-à-dire que, comme père, il essayait d’être le meilleur possible, de nous pousser à faire des études. Il nous a inculqué le goût du travail et le respect des autres. Par ailleurs, il avait un goût personnel pour le comique, la fantaisie et ça lui restait dans la vie privée. Mais je n’ai pas eu le sentiment qu’il était un père différent des autres ».
Malgré ces apparences de normalité, n’oublions pas que Bourvil était une véritable star en son temps. Autrement dit, il était un père beaucoup plus célèbre que les autres, ce qui s’accompagnait de certaines contrariétés. Pour les enfants, il était difficile de profiter d’un moment avec un père aussi connu. Dominique Raimbourg se souvient d’un fait qui illustre parfaitement les difficultés d’avoir un père aussi célèbre que l’est Bourvil : « Il fallait gérer la célébrité, ce qui n’était pas toujours simple. Chaque été, nous allions chez mes grands-parents en Normandie, dans le village de Bourville, et il y avait la fête avec des manèges et des auto-tamponneuses. Et je voulais aller faire des auto-tamponneuses. Et mon père me disait : ‘tu vas y aller avec ton oncle parce que je ne peux pas t’accompagner. On ne s’en sortira pas’. On lui aurait demandé des autographes et on n’aurait pas pu faire d’auto-tamponneuses ».
De son père, Dominique Raimbourg garde le souvenir d’un homme à l’extraordinaire capacité à voir le comique derrière le tragique, mais aussi le tragique derrière le comique… C’est ce qui aura le plus marqué le « fils de Bourvil » !