Grand socle de notre république, la constitution est aujourd’hui sur la table pour une grande réforme constitutionnelle. Et les députés de tout bord ont eu l’imagination fertile, avec pas moins de 1387 amendements déposés. Si ceux-ci sont tous savamment étudiés, peu d’entre eux seront pris en compte. Parmi les mesures phares de cette révision constitutionnelle, on retrouve par exemple l’inscription de la Corse et de son statut particulier, mais également la suppression du mot « race » de la constitution. Mais que représente exactement ce texte dans notre république ? Afin de mieux comprendre la politique en France, revenons sur cet élément fondateur.
Le socle de la république et de la politique en France
La constitution prend la forme d’un texte fondateur et souverain. On peut la définir comme une loi supérieure : elle est constituée d’un ensemble de règles qui sont plus fortes que l’ensemble des autres lois et sont applicables dans l’ordre juridique nationale : on l’appelle d’ailleurs la loi fondamentale. La constitution définit donc les fondements de la loi et de notre république, à la manière d’une grande règle du jeu définissant les grandes lignes de l’état français. Elle définit les rôles des différentes institutions de la République, mais instaure également les grandes valeurs de notre pays et représente le socle de tout notre édifice politique et juridique.
Un texte chargé de valeurs et d’histoire
La constitution que nous connaissons aujourd’hui n’est pas la seule que le pays ait connue : nous sommes actuellement soumis à la constitution de la Ve République, mise en place par le Général de Gaulle. Avant celle-ci, nous en avons connu 15 autres depuis la Révolution française, issues de cinq républiques, deux empires et trois monarchies. Notre constitution actuelle reprend ainsi de nombreuses valeurs qui sont apparues au fil de ces constitutions et qui sont désormais considérées comme de grands principes de notre pays. Le premier article de celle-ci est par exemple repris de la Déclaration des droits de l’homme, qui y est présente en intégralité : « Tous les hommes naissent libres et égaux en droits ». Le préambule de la constitution de IVe République y est également présent et définit certains de nos droits les plus fondamentaux comme le droit de grève ou l’égalité homme/femme.
Des règles de modifications constitutionnelles particulières
Modifier la constitution n’est pas chose simple tant celle-ci revêt une importance particulière. Pour cela, deux possibilités existent : la première est de réunir le Congrès, c’est-à-dire le parlement et le sénat, et de faire voter les modifications. Dans ce cas-là, il est indispensable que les votes atteignent les 3/5eme des voies : la majorité ordinaire ne suffit pas. Il est également possible de soumettre ces modifications directement au peuple, via un referendum à la majorité simple.
La constitution est donc un texte primordial, la base même de nos droits et de nos modes de vie, qu’il convient de bien appréhender pour mieux comprendre le politique en France. Par sa nature fondatrice, toucher la constitution n’est pas un acte anodin : la transformer revient à modifier les fondations de la république, et doit donc se faire avec la plus grande prudence, comme le soulignait anciennement Montesquieu : « Il faut toucher à la constitution d’une main tremblante ».
Source vidéo : chaîne L’Universitaire