L’ex-PDG du groupe Nissan et Renault est sorti de prison sous caution ce mercredi 6 mars. Il était détenu à la prison de Koguge à Tokyo depuis le 19 novembre 2018. L’événement a été suivi par l’ensemble de la télévision japonaise qui a même déployé des hélicoptères pour l’occasion.
Une caution de 7.9 millions d’euros
Le 5 mars, le tribunal de Tokyo a rejeté l’appel du bureau d’enquêtes spéciales du parquet. Sa caution s’élève à un milliard de yens soit 7.9 millions d’euros.
Malgré sa libération, les procureurs continuent d’enquêter sur de nombreuses affaires qui restent à éclaircir. La lumière n’a pas encore été faite sur le versement de 50 millions de dollars soit environ 44 millions d’euros à des personnes de son entourage à Oman et au Liban.
Pour l’instant, le gouvernement n’a pas assez d’éléments pour mettre Carlos Ghosn de nouveau en garde à vue.
Son procès n’est pas prévu avant plusieurs mois. A sa sortie, l’ex-PDG a déclaré dans un communiqué être : » résolument déterminé à se défendre vigoureusement dans un procès équitable contre ces accusations sans fondements. »
Même s’il est sorti de prison, Carlos Ghosn n’a pas l’autorisation de sortir du Japon. Il devra demander la permission à un juge si il a le droit se déplacer et il ne doit pas renter en contact avec toutes personnes concernées par cette affaire. Pour le moment, l’adresse où devra résider M.Ghosn n’est pas connu, Nissan ayant annulé le bail de l’appartement qu’il mettait à sa disposition dans un quartier huppé de Tokyo.
C’est grâce à la persévérance de son avocat, M.Junichiro Hironoka que M.Ghosn a pu sortir de prison. En effet, après plusieurs refus, l’avocat a demandé que son client soit placé sous la surveillance de caméra et que tous ces contacts et communications avec l’extérieur soient limités. Les juges ont été rassurés par ces mesures qui l’empêcheront de s’évader ou de supprimer des informations compromettantes.
Le groupe Nissan reste discret
Le groupe s’est contenté de rappeler que son »enquête interne a révélé des preuves substantielles de comportement manifestement contraires à l’éthique ». Elle a déclaré que de nouveaux éléments ont été trouvés. C’est exceptionnel au Japon, qu’un étranger mis en examen soit libéré sous caution avant son procès ni même que des juges puissent aller contre la volonté du bureau d’enquêtes spéciales du parquet.