Jugé depuis le lundi 7 décembre dans le procès dit des écoutes, Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir voulu avantager un ami magistrat, en échange d’informations. En effet, l’ancien président français est soupçonné par le Parquet national financier d’avoir conclu un « pacte de corruption » avec Thierry Herzog et Gilbert Azibert en 2014.
Verdict attendu le 1er mars 2021
Le sort de l’ancien président, jugé pour « pacte de corruption », ne sera connu que dans quelques mois. En effet, le tribunal a mis sa décision en délibéré au 1er mars 2021. Dans le détail, le procès de Nicolas Sarkozy dans le cadre de « l’affaire des écoutes » s’est clos ce jeudi 10 décembre, à l’issue des plaidoiries de la défense de ses coprévenus, Thierry Herzog et Gilbert Azibert. Avant la levée de l’audience, l’ancien président de la République a déclaré : « Cette affaire a été pour moi un chemin de croix, mais si c’était le prix à payer pour que la vérité chemine, je suis prêt à l’accepter. Je vous ai dit la vérité pendant ces trois semaines, comme je l’ai dit en garde à vue et tout au long de l’instruction. J’ai encore confiance en la justice de notre pays ».
Quatre ans dont deux avec sursis requis contre Sarkozy
Nicolas Sarkozy est poursuivi par le parquet national financier pour corruption et trafic d’influence. Ce dernier a requis quatre ans de prison, dont deux avec sursis, à l’encontre de l’ancien président de la République. C’est également la peine requise pour Gilbert Azibert et Thierry Herzog, en plus de 5 ans d’interdiction professionnelle pour ce dernier.
Ce procès, en tous points inédit, devait s’ouvrir le 23 novembre dernier, mais il n’a effectivement été lancé que le 30 novembre sous haute tension à la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Un procès inédit donc, car c’est la première fois qu’un ex-chef de l’Etat comparait pour corruption sous la Ve République. Dans les faits, Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir obtenu, en 2014, des informations couvertes par le secret auprès de Gilbert Azibert par l’intermédiaire de l’avocat de l’ex-président.
Ces informations concernaient un pourvoi alors en cours d’examen à la Cour de cassation dans l’affaire Bettencourt. A cette époque, l’ancien chef de l’Etat avait bénéficié d’un non-lieu dans ce dossier. Il tentait cependant de faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels par la haute juridiction, car ils auraient pu être utilisés dans d’autres procédures judiciaires.
Quid des preuves ?
Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir promis d’aider Gilbert Azibert à accéder à un poste de prestige à Monaco, en contrepartie des informations et d’une tentative d’influence sur les magistrats qui examinaient sa demande. Azibert n’a finalement jamais été nommé à ce poste. Au dernier jour du procès, jeudi 10 décembre, les avocats de Herzog et Azibert ont insisté sur ce qu’ils ont appelé le « vide sidéral » du dossier, demandant ainsi la relaxe. C’est ce qu’a également fait Jacqueline Laffont, l’avocate de Nicolas Sarkozy, qui a demandé la relaxe de son client.