Le 24 novembre 2020, le chef de l’État annonçait la mise en place d’une campagne de vaccination. Quelques semaines après le début de cette campagne, la France accuse un retard et le gouvernement fait face aux critiques de nombreux professionnels de la santé et des partis d’opposition. Zoom sur les mesures sanitaires prises par l’exécutif pour pallier la lente adoption de la vaccination.
352 personnes vaccinées contre 180.000 en Allemagne
Au moment de clore l’année 2020, Emmanuel Macron s’est exprimé sur les mesures à prendre à partir du 1er janvier. Le chef de l’État avait ainsi été intransigeant dans sa promesse de lutter contre toute « lenteur injustifiée ». 4 jours plus tard, l’occasion est donnée de réaffirmer cet engagement au vu des résultats de la campagne de vaccination qui malgré les difficultés qu’elle rencontre en France, est rapidement adoptée par les pays voisins.
352, c’est le nombre de personnes enregistré par le site indépendant CovidTracker, qui ont reçu la vaccination contre la COVID-19. L’objectif était de vacciner un million de Français avant la fin du mois de janvier 2021. Les chiffres sont donc très loin des objectifs, surtout lorsqu’ils sont comparés à ceux enregistrés dans les pays voisins. En Allemagne, plus de 180.000 personnes ont déjà été vaccinées (première dose). Au Royaume-Uni, le million de personnes est déjà atteint. Pour le président, les choses doivent changer « vite et fort », le « rythme de promenade en famille » qui a été pris n’est « pas à la hauteur du moment, ni des Français ».
Il s’indigne notamment que les médecins volontaires à la vaccination ne puissent pas recevoir rapidement la première dose pour donner l’exemple aux patients, afin d’en inciter plus à recevoir les injections.
Le gouvernement en place est pointé du doigt de tous les côtés
La sonnette d’alarme a d’abord été tirée par les professionnels de santé qui ont dénoncé une « déroute ridicule » et « un fiasco désespérant ». Pour eux, les difficultés logistiques, la stratégie adoptée ainsi que le retard des vaccins auprès du public prioritaire font tout simplement état d’« un manque d’organisation ». Ils comparent notamment la situation avec les mesures adoptées en Allemagne qui, grâce aux vaccindromes, ont permis de vacciner plus de 20.000 personnes par jour.
Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement tente tant bien que mal de répliquer au mécontentement des professionnels de la santé. Il annonce toutefois que « l’accélération demandée par le président est déjà engagée » et que 500.000 doses supplémentaires devraient venir chaque semaine pour atteindre les nouveaux objectifs de vaccination. Pour faire preuve de bonne foi, une stratégie de transparence sera appliquée à partir du 10 janvier pour évaluer l’évolution de la campagne.
Le rendez-vous est ainsi pris, et elle fait aussi de réponse aux attaques lancées par les partis de l’opposition au ministre de la Santé, Olivier Véran. Pour autant, ce dernier partage la colère du président. Il aurait aussi mis un coup de pression à son entourage pour accélérer le calendrier de vaccination prévu. En conséquence, les professionnels de la santé de plus de 50 ans devraient recevoir « sans délai » la première dose de vaccination, pour montrer la marche à suivre. Une démarche qui pourrait bien payer dans l’attente des résultats au 10 janvier.