L’environnement médiatique est en plein mutation, les tendances de demain seront très différentes de celles d’aujourd’hui. Pour le cas du Moyen Orient, son environnement médiatique semble être jalonné d’obstacles. Au cours de cet article, nous verrons à travers une enquête menée sur six pays du MENA, un bilan détaillé du secteur médiatique de la région. On vous laisse découvrir les principaux changements avec Bachar Kiwan.
Les nouvelles tendances au Moyen Orient
Au cours de la dernière décennie le secteur médiatique de la région du MENA a connu des changements structurels, notamment avec l’avènement des médias sociaux et le recul de la presse écrite. En ce sens, la Northwestern University du Qatar a mené une étude en collaboration avec le Doha Film Institute portant sur six pays du MENA à savoir : la Tunisie, l’Egypte, le Liban, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar.
Un fort taux de pénétration d’internet a été constaté notamment entre la période allant de 2013 à 2016, avec une progression considérable au Liban et en Égypte. Même chose pour l’usage des médias sociaux, les résultats ont montré que Facebook et Whatsapp constituent les plateformes les plus utilisées au Moyen Orient, huit internautes sur 10 s’y connectent tous les jours. La télévision, quant à elle, est en train de perdre du terrain face à Internet. Néanmoins, elle reste encore une source de divertissement et d’information de premier plan au Moyen-Orient. Parmi les chaînes regardées, on note : MBC, Al jazeera et Medi1 TV.
D’autre part, il a été constaté que la totalité des téléspectateurs de la région, soit 99 %, préfèrent regarder des programmes en langue arabe, tandis que 11% seulement regardent des programmes en anglais.
En ce qui concerne la presse écrite, la plupart des sondés, à l’exception des Qataris, préfèrent la presse écrite aux journaux télévisés. Par ailleurs, le record du nombre de lecteurs de journaux a été battu par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite.
La presse trouvera toujours sa place dans le paysage médiatique
En 2018, les résultats de l’étude « World Media Impact Study 2018 », menée par la société britannique Ogilvy, ont révélé que 70% des personnes sondées espèrent que les modèles de médias au Moyen-Orient se modifient. Il a ainsi été constaté qu’environ 60% des personnes dans le Moyen-Orient pensent que l’adaptation des médias s’impose et que ceux-ci doivent suivre le rythme des changements sous peine de disparaître.
Par contre, contrairement à l’enquête précédente qui a été menée par la Northwestern University, celle-ci a révélé que la télévision continue toujours de gagner du terrain, bien qu’elle fait partie des médias traditionnels, elle sera toujours du succès cours des cinq prochaines années.
A l’encontre de la télé, la presse écrite a été fortement touchée par l’émergence de nouvelles technologies ainsi que les comportements des internautes de la région du MENA.
Par ailleurs, 55% des journalistes interrogés sont d’accord sur le déclin de la presse écrite et la nécessité de s’adapter à la révolution digitale. Cependant, bien que Bachar Kiwan soit pour l’adaptation de la presse écrite, il semble avoir une autre opinion, pour lui la presse écrite continuera toujours de jouer un rôle crucial dans le paysage médiatique en fournissant un contenu unique et authentique aux médias électroniques qui ont une faible crédibilité.
Pour lui, même si nous vivons dans une ère où les médias se battent pour attirer le maximum d’adeptes, la presse écrite aura toujours du poids dans le secteur médiatique au Moyen-Orient.