À l’ombre du scandale Benalla, de nouvelles affaires fleurissent peu à peu, et mettent en cause les plus proches collaborateurs d’Emmanuel Macron et leur impartialité. Ainsi, après les récentes révélations touchant Muriel Penicaud, c’est au tour d’Alexis Kohler d’être accusé de conflits d’intérêts. Dans une « nouvelle » république censée être exemplaire et transparente, retour sur cette nouvelle affaire révélée par Médiapart,qui vient entacher la « République en Marche » et permet de comprendre la politique en France et son nouveau visage.
De quoi est accusé Alexis Kohler ?
Les accusations qui touchent aujourd’hui l’actuel secrétaire général de l’Élysée remontent à 2010 et 2011, lorsque celui-ci siégeait alors au conseil de surveillance du Grand Port maritime du Havre (GPMH). Des contrats sont alors envisagés entre le port et Terminal Normandie MSC (TNMSC), une filiale française de l’armateur MSC, mais également un acteur majeur de l’extension du port au moment des événements. Dans le cadre de ces délibérations, Alexis Köhler est bien présent, et vote en faveur de la mise en place de ces contrats. La scène pourrait apparaître comme tout à fait banale, pourtant MSC entretient des liens étroits avec Alexis Kohler, car la société tentaculaire a été fondée par des cousins de sa mère. Il s’agit donc là d’un cas de conflit d’intérêts, et le secrétaire général n’aurait pas dû être présent au conseil à ce moment-là.
Médiapart réfute les mensonges du secrétaire
Cette réalité, Alexis Kolher en est bien conscient. Les accointances de l’homme politique avec MSC font en effet déjà l’objet d’une enquête, puisque l’homme a également fait partie du conseil d’administration de STX France, dont les principaux clients ne sont autres que le MSC. Pour se défendre de ces nouvelles accusations, Alexis Köhler a assuré s’être déporté des délibérations dès que le sujet été abordé. Or, Médiapart vient de révéler deux procès-verbaux notifiant la présence du secrétaire durant ces conseils, contrairement à ses dires, ainsi que son vote favorable envers la société MSC. Alexis Kphler aurait donc délibérément menti, et favorisé la société familiale, ce qui va à l’encontre de la loi. De plus, certains ex-membres de ce même conseil, interrogé par Mediapart, ont affirmé « qu’ils ignoraient tout de la situation familiale d’Alexis Kohler et qu’ils sont tombés des nues quand ils ont découvert très récemment ses liens avec MSC ». Cette affaire vient ternir un peu plus l’image de l’Élysée et de son gouvernement, déjà lourdement touché par l’affaire Benalla, et par la plus discrète affaire Penicaud. Aucun commentaire n’a été fait à ce jour.
C’est une nouvelle affaire que doit affronter la « République en Marche », dont les nombreuses accointances avec des milieux privés, redoutés lors de la campagne, semblent se confirmer de plus en plus. Suivre ces affaires de près est nécessaire pour analyser le nouveau paradigme gouvernemental et mieux comprendre la politique en France.