Présente au cœur de l’actualité depuis maintenant plusieurs jours, l’affaire Benalla ne semble pas désenflée, saisi par l’opposition et les médias face à une république qui se voulait transparente. Mais cette affaire met également en lumière les coulisses de la protection présidentielle. De par son statut, le président de la République et son entourage doivent en effet être protégés en permanence. Mais comment est-il protégé et qui se charge réellement de cette tache ? Afin de mieux comprendre la politique en France, retour sur cette mission très particulière.
Qui s’occupe de la protection présidentielle ?
La sécurité du président de la république et de sa famille est confiée aux GSPR : le groupe de sécurité de la république. Créé par le décret no 83-14 du 5 janvier 1983 et mis en place par Christian Pouteau, colonel de Gendarmerie. Celui-ci a été créé suite à la constatation de failles dans le service de sécurité de François Mitterrand et de sa fille cachée Mazarine Pingeot. Cette unité très particulière est constituée de Gendarme et de Policier. Depuis le quinquennat de François Hollande, les deux groupes sont représentés de manière équitable. On retrouve ainsi des policiers issus du service de la protection, ainsi que des gendarmes du GIGN. De façon plus spontanée, les CRS (Compagnie Républicaine de sécurité), la Garde républicaine, et l’escadron de transport 60 (dans le cas des déplacements aériens) peuvent également être mobilisés.
En quoi consiste la protection du président ?
Le président de la République peut être domicilié à l’Élysée comme Emmanuel Macron : le bâtiment est alors surveillé et sécurisé 24 heures sur 24 par le GSPR. Dans le cas où le président souhaite conserver son logement, comme ce fut le cas pour François Hollande, une protection 24 heures sur 24 est également déployée autour du lieu choisi. Un agent est en permanence présent à l’entrée de celui-ci, d’autres au pied de l’immeuble et devant les différents accès de celui-ci. L’immeuble ou la maison est également entièrement analysé sous le prisme de la sécurité : voisinage, accès possible (y compris les égouts), codes d’accès, audit des installations de gaz et d’électricité…
La sécurité des déplacements est également prise en compte : pour se rendre à l’Élysée chaque jour, plusieurs itinéraires sont mis en place pour que les déplacements ne puissent pas être prévisibles. La compagne et les enfants du président doivent également être protégés en permanence : s’ils peuvent continuer à mener leurs activités personnelles et professionnelles, ils doivent en revanche s’accommoder d’une perpétuelle présence policière. Dans le cas d’un déplacement en France ou à l’étranger, un vaste système d’escorte est également mis en place : il concerne autant les déplacements que les lieux où le président sera logé.
Le président de la République est donc sous une garde permanente et très organisée. C’est dans ce circuit très fermé que s’est intégré peu à peu Alexandre Benalla, bénéficiant du soutien de Emmanuel Macron. Une place qui fait aujourd’hui débat puisque le jeune homme est loin de répondre aux critères très stricts du GSPR.